THE BEAST (2019) ★★★★☆
- HWANG Min-hyo
- 16 mai 2020
- 3 min de lecture

Deux capitaines de police entrent en lutte afin de résoudre une affaire de tueur en série, espérant ainsi obtenir une promotion. Emportés par leur ambition, ils vont franchir la ligne de la légalité…
« Biseuteo » (비스트), ou « The Beast » pour la distribution internationale, est un thriller policier sud-coréen datant de 2019, co-écrit et réalisé par Lee Jeong-ho, à qui l’on doit également « Broken » (2013). Les acteurs principaux sont Lee Sung-min, sur l’on a pu voir dans « The Spy Gone North » (2018), Yoo Jae-myung, qu’on a pu voir dans « Golden Slumber » (2017), Jeon Hye-jin, qu’on a pu voir dans « Resurrected Victims » (2015), Choi Daniel, qu’on a pu voir dans « Chronicles of Evil » (2015), Kim Ho-jung, qu’on a pu voir dans « Fabricated City » (2017), et Kim Byung-choon, qu’on a pu voir dans « No Doubt » (2010). Ce film est paru le 26 juin 2019 en Corée.
L’histoire proposée par « The Beast » nous invite à suivre Jeong Han-soo (Lee Sung-min), capitaine de police, enquêteur chevronné, qui se retrouve, avec son équipe, sur les traces d’un tueur en série. Non seulement, il doit composer avec l’équipe d’enquêteurs adverses, dirigée par le capitaine Han Min-tae (Yoo Jae-myung) mais également avec une de ses indics qui l’implique dans un meurtre. Remontant progressivement la piste du psychopathe qui se cache derrière les homicides, la situation devient de plus en plus tendue pour Han-soo car Min-tae veut impérativement être celui qui résoudra l’affaire afin d’obtenir la promotion qui a été mise officieusement dans la balance. Les deux capitaines se livrent donc une bataille où tous les coups sont désormais permis, n’hésitant pas à franchir la ligne rouge…
Bien qu’il y ait un nombre substantiel de personnages secondaires, le focus est positionné sur deux figures du récit. C’est essentiellement l’opposition entre les deux chefs d’unité qui centralise l’intérêt. Le capitaine Jeong Han-soo se retrouve piégé par son indic qui vient tout juste de sortir de prison. Cette dernière tue l’individu qui est responsable de son incarcération avec l’arme du policier. Celui-ci n’a d’autre choix que de couvrir ce crime et s’enfonce de plus en plus au fur et à mesure qu’il tente d’effacer son implication. Le capitaine Han Min-tae est sur le coup et tente de tirer la couverture à lui. Il devine que son collègue est impliqué et espère pouvoir le faire tomber. Leur rivalité exacerbée a une incidence sur l’enquête, et le principal suspect parvient à se faufiler à travers les mailles du filet, et continue à tuer, ce qui aura des conséquences personnelles pour Han-soo.
Le scénario concocté par Jeong Ee-mok et Lee Jeong-ho, qui endosse ici la double casquette de réalisateur et de scénariste, est directement inspiré par le film « 36, Quai des Orfèvres » d’Olivier Marchal, avec Daniel Auteuil et Gérard Depardieu dans les rôles principaux. Comme je le soulignais précédemment, l’histoire s’articule principalement sur la confrontation entre les deux capitaines de police, laissant de côté l’affaire du tueur en série, qui prendra néanmoins toute son importance dans la dernière partie du métrage. Afin de donner du relief au récit, celui-ci a été alourdi avec la présence menaçante d’un cartel chinois de la drogue qui d’une part cherche à récupérer sa marchandise saisie par les forces de police, et d’autre part, veut obtenir vengeance de l’assassinat d’un des leurs, tué par l’indic de Han-soo. Et pour en rajouter une couche, une autre sous-intrigue mettant en scène Madame Oh (Kim Ho-jung), proche des deux policiers, qui cherche à tirer profit de ses connexions avec les différentes parties.
Tout ceci étant dit, « The Beast » c’est une ambiance particulière, un climat sombre, une atmosphère morne avec des personnages taciturnes. Cette ambiance est renforcée par la photographie, avec les séquences les plus marquantes, les plus importantes, tournées de nuit. La bande originale, une nouvelle fois composée par Mowg, vient renforcer les tensions, la pression sur les personnages, mais également les dissensions qui les animent. Enfin, l’édition orchestrée par Sin Min-kyeong permet d’avoir un métrage d’une durée de 130 minutes où le spectateur est pleinement maintenu captivé.
En conclusion, « The Beast » est un très bon thriller policier disposant d’une histoire à plusieurs niveaux, d’une intrigue captivante et d’un développement complexe. Le rythme est cohérent avec l’histoire, le récit offre une certaine complexité par endroits et la narration est linéaire. La photographie accentue l’ambiance taciturne du récit offrant de nombreuses scènes de nuit, la bande originale vient agréablement accompagner le climat global et l’édition est bien équilibrée pour maintenir le spectateur en tension. La distribution offre de très bonnes prestations dominées par les performances de Lee Sung-min et Yoo Jae-myung. L’ensemble s’éloigne suffisamment du film originel pour être attractif et prenant. À découvrir …
Comments