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NIGHT FLIGHT (2013) ★★★☆☆

Dernière mise à jour : 30 avr. 2020



Trois adolescents qui étaient autrefois de proches camarades au collège s’éloignent les uns des autres lorsqu’ils atteignent le lycée. Yong-ju vit en cachant son orientation sexuelle, Gi-wong devient le chef respecté et craint du gang de l’établissement et Gi-taek devient complètement obsédé de la culture manga. Les choses vont se compliquer lorsque Yong-ju tente de se rapprocher de Gi-wong


 

« Yaganbihaeng » (야간비행), ou « Night Flight » pour la distribution internationale, est un film dramatique sud-coréen datant de 2014, écrit, réalisé et monté par Lee-Song Hee-il, à qui l’on doit également « No Regret » (2006). Les acteurs principaux sont Kwak Si-yang, qu’on a pu voir dans « Sori: Voice From The Heart » (2016), Lee Jae-joon, qu’on a pu voir dans « Beauty Inside » (2014), et Choi Joon-ha, qu’on a pu voir dans « Stay With Me » (2016). Ce métrage a été sélectionné pour le 15e festival international du film à Jeonju. Il est paru le 28 avril 2014 en Corée du Sud. Cependant, la première du film s’est déroulée lors du 64e festival international du film de Berlin le 7 février 2014. En outre, il a obtenu une nomination pour le Five Flavours Asian Film Festival pour la catégorie « Meilleur Film » .


L’histoire proposée par « Night Flight » nous replonge dans les années lycées. Trois adolescents,Shin Yong-joo (Kwak Si-yang), Han Ki-woong (Lee Jae-joon) et Ko Ki-taek (Choi Joon-ha), étaient les meilleurs amis au collège. Alors que Yong-joo e Ki-taek restent proches, Ki-woong devient un jjang (terme d’argot coréen signifiant « meilleur »), l’un des combattants les plus forts de l’école, et membre influent et respecté du gang de l’établissement. Certains membres du gang commencent à s’en prendre à Ki-taek en raison de sa corpulence et de son addiction aux mangas. De son côté, Yong-joo tente de se rapprocher de Ki-woong dont il est secrètement amoureux depuis plusieurs années. L’équilibre va être fortement bousculé lorsque Ki-taek révèle la passion de Yong-joo pour les garçons et plus particulièrement pour Ki-woong. Yong-joo commence à être victime des railleries des membres du gang et l’autorité de Ki-woong est remise en question…


Le scénario concocté par Leesong Hee-il, qui endosse ici la triple casquette de scénariste, réaliste et monteur, s’applique à bien développer le caractère des deux principaux personnages. D’un côté nous avons Yong-joo, un lycéen élevé seul par une mère divorcée, n’ayant plus aucun contact avec son père. Sa mère va de déception amoureuse en rupture, et tente, tant bien que mal, d’offrir le mieux pour son fils. Yong-joo est un garçon sensible, amoureux de la nature qu’il aime photographier à ses heures perdues. La photographie est une grande passion et son appareil ne le quitte jamais. Il est secrètement amoureux et à force de tergiversations il va tout de même déclarer sa flamme à Ki-woong. Ce dernier est devenu un membre respecté du petit gang du lycée. Il parle peu. C’est un taiseux. Il a une petite copine et travaille le soir comme livreur de pizza. Son père a disparu, enfui suite à un crime politique et vit également seul avec sa mère. L’affection que lui porte Yong-joo va le troubler. Il va, dans un premier temps, rejeter cet amour de manière violente. Mais, dans une certaine mesure, on peut considérer qu’il refoule son homosexualité en adoptant une attitude machiste hétérosexuelle.


D’une durée de 144 minutes, ramené à 134 minutes pour la version DVD, « Night Flight » s’inscrit dans un rythme très lent car, comme je le soulignais précédemment, le réalisateur prend le temps d’installer ses personnages et de développer leur personnalité. Il y a peu de scènes d’action, en dehors de quelques passages à tabac d’adolescents, membres d’un pseudo gang de lycée pour humilier des camarades plus faibles, ou supposés l’être, en jouant sur le nombre. On retiendra cependant le pétage de plomb de Ki-woong qui déboule dans l’établissement scolaire en plein cours pour récupérer la carte mémoire que le leader du gang a volé dans l’appareil photo de Yong-joo après l’avoir humilié dans un terrain vague. Yong-joo va fracasser la tête à plusieurs camarades, et même aux professeurs qui tenteront de s’interposer. Une séquence assez percutante.


Les valeurs de production apparaissent relativement modestes. La photographie signée Yun Ji-woon est plutôt simple. Son regard montre le niveau de vie modeste des principaux protagonistes de l’histoire. Quelques beaux plans naturels sont toutefois proposés à travers le film. Des séquences dans un terrain vague qui sert de repaire aux membres du gang du lycée et un bar abandonné dans un bâtiment voué à la destruction servent de décor. Ce bar abandonné se nomme « Night Flight » d’où le nom du métrage. Un lieu où les adolescents semblent faire tomber les masques en parlant ouvertement de leurs orientations sexuelles, sur leurs frustrations de vivre dans le mensonge, obligés de cacher leur penchant dans une société qui les rejetteraient indubitablement. La bande originale est très discrète et l’édition est fastidieuse par endroits.


En conclusion, « Night Flight » est un film intéressant disposant d’une histoire sur un sujet délicat, d’une intrigue simple et d’un développement légèrement flegmatique par endroits. Le rythme est lent, le récit est fluide et la narration fait appel à quelques flashbacks pour montrer la relation entre les principaux protagonistes durant leurs années collèges. La photographie est modeste, la bande originale est vaporeuse et l’édition est vacillante. La distribution offre de très bonnes prestations au service de rôles qui sont loin d’être simples à appréhender. Un sujet compliqué, mais abordé avec finesse, sans voyeurisme mal placé. À voir…


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