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DERANGED (2012) ★★★★☆


Dans une Corée prise de panique suite à une mystérieuse épidémie qui voit les habitants se jeter dans les rivières et s’y noyer, le gouvernement déclare l’état d’urgence pendant que Jae-Hyuk, un représentant pharmaceutique, soupçonne des membres de sa famille d’être atteints de la maladie. Son frère, Jae-Pil, un policier, lui annonce que l’antidote est peut-être stocké dans un entrepôt par le gouvernement…

 

« Yeongasi » ou « Deranged » pour la distribution internationale, est un thriller dramatique sur fond d’événement catastrophe, datant de 2012, co-écrit et réalisé par Park Jung-woo, à qui l’on doit également « Pandora » (2016). Les acteurs principaux sont Kim Myung-min, qu’on a pu voir dans « Man of Vendetta » (2010), Kim Dong-wan, qu’on a pu voir dans « One Way Trip » (2015), Moon Jeong-hee, qu’on a pu voir dans « Hide and Seek » (2013), Lee Ha-nui, qu’on a pu voir dans « Fabricated City » (2017), et Kang Shin-il, qu’on a pu voir dans « Black House » (2007). Fatalement, il est également difficile de ne pas faire de rapprochement avec « Contagion » (2011) de Steven Soderbergh, paru à la même époque.


Les films catastrophes c’est toujours un petit peu casse-gueule, dans le sens de délicat, difficile, compliqué, comme quand on marche sur un sol gelé, on risque, malgré toutes nos bonnes intentions, de quand même se retrouver par terre. « Deranged » peut néanmoins se targuer d’être le premier film coréen ayant pour thème une maladie infectieuse. Depuis, on pu voir « The Flu / Pandémie » (2013) de Kim Seong-su. Cela dit, on peut, dans une certaine mesure, considérer « Dernier Train pour Busan » (2016) de Sang-ho Yeon comme étant un film catastrophe ayant pour point de départ une forme d’épidémie.


L’histoire proposée par « Deranged » nous invite à suivre Jae-hyuk (Kim Myung-min) qui est un ancien professeur titulaire d’un doctorat en biochimie qui travaille désormais en tant que représentant pour une société pharmaceutique. Lorsqu’une série de cadavres sont retrouvés flottant dans le fleuve Han, le public est choqué de découvrir que ces décès sont liés à une épidémie mortelle dont l’origine serait un ver parasitaire mutant appelé Yeongasi. Les personnes infectées présentent des symptômes d’augmentation de l’appétit sans prise de poids et une soif excessive lorsque les vers ont atteint leur pleine maturité et sont prêts à se reproduire. Par conséquent, les personnes se ruent vers toutes les possibilités d’étancher leur soif, dont la rivière. Alors que les autorités tentent de trouver un remède, Jae-hyuk et son frère Jae-pil (Kim Dong-wan), un inspecteur de police, luttent pour sauver la famille de Jae-hyuk qui présente des symptômes similaires à l’infection.


Bien évidemment, les vingt premières minutes sont destinées au développement des principaux personnages, créant ainsi le réseau de connexion avec le personnage central, Jae-hyuk, son épouse Gyung-seon (Moon Jeong-hee), mais également avec son frère policier, Jae-pil, ainsi qu’avec le Docteur Kim (Lee Ha-nui, plus connue sous le pseudonyme de Honey Lee, ex-miss Corée en 2006, qui termina d’ailleurs à la troisième place du prestigieux concours de Miss Univers, l’année suivante, en 2007). La musique et les cris perçants dans un parc d’attractions permettent alors au spectateur de deviner quand les choses sérieuses vont commencer.



Le personnage du Docteur Kim est d’ailleurs très intéressant, jouant le rôle de défenseur des patients et invectivant les mesures inhumaines employées par le groupe de travail national d’urgence du gouvernement. Alors que le Premier ministre compatissant s’efforce de maîtriser l’épidémie, il est difficile de ne pas faire le lien avec la tragédie du tsunami au Japon en 2011, suivi de la catastrophe de Fukushima et de la réponse officielle à cette catastrophe. En outre, cet accident nucléaire de Fukushima a fortement inspiré des pans entiers du métrage « Pandora » (2016) de Park Jung-woo.


« Deranged » est probablement le métrage le plus anti-grosses sociétés pharmaceutiques depuis « The Constant Gardener » (2005) de Fernando Meirelles, bien que la fin soit plus édulcorée que cette référence. Par ailleurs, « Deranged » aborde la question de ce qui se passerait s’il y avait vraiment une conspiration géante orchestrée par une société pharmaceutique pour créer une maladie inconnue et stocker le seul médicament capable de la guérir, en n’hésitant pas à tuer des milliers de personnes pour maximiser ses profits.


Le réalisateur-scénariste, Park Jung-woo, livre une excellente mise en scène en mêlant des scènes de genre attendues, comme les camps de mise en quarantaine, l’hystérie de masse, les services d’urgence débordés et la loi martiale, mixés avec le drame de Jae-hyuk dont la femme et les enfants sont infectés. Sa recherche incessante du remède que sa propre société a produit et cachée fournit le moteur de l’action principale, et l’acteur Kim Myung-min projette une intensité sans faille dans son rôle. Le reste de la distribution offre également de très bonnes prestations, et en particulier Moon Jung-hee, incarnant l’épouse infectée, mais dévouée qui protège et couve ses enfants jusqu’à ses derniers retranchements alors que l’infection atteint son paroxysme.


En conclusion, « Deranged » est un très bon film catastrophe disposant d’une histoire intéressante sur fond d’épidémie. Le rythme est plaisant et le développement des personnages est bien orchestré. La photographie et la bande originale sont agréables. La distribution offre de très bonnes prestations, dominées par les performances de Kim Myung-min et de Moon Jung-hee. Le film ne manque pas d’aborder en toile de fond certains problèmes de société sans trop insister. C’est bien fait et c’est fluide à suivre. L’ensemble offre un très bon divertissement.

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