top of page

BLUEBEARD (2017) ★★★★☆



Un médecin travaillant dans un hôpital en périphérie de Séoul, depuis que sa propre clinique a fait faillite, se retrouve impliqué dans une série d’homicides liés à la découverte du corps d’une jeune femme dans le fleuve Han.


 

« Haebing » ou « Bluebeard » pour la distribution internationale, est un thriller sud-coréen, datant de 2017, écrit et réalisé par Lee Soo-yeon, à qui l’on doit également « Apparition » (2003). Les acteurs principaux sont Cho Jin-woong, qu’on a pu voir dans « Perfect Number » (2012), Shin Goo, qu’on a pu voir dans « Shoot Me in the Heart » (2015), Kim Dae-myung, qu’on a pu voir dans « The Fatal Encounter » (2014), Song Young-chang, qu’on a pu voir dans « The Classified File » (2015), Lee Chung-ah, qu’on a pu voir dans « The Five » (2013), et Yoon Se-ah, qu’on a pu voir dans « A Man and a Woman » (2016).


Byun Seung-hoon (Cho Jin-woong) est un gastro-entérologue qui œuvre dans une petite clinique de quartier. Un poste qu’il a dû accepter suite à la faillite de sa propre clinique. Ses relations à autrui semblent limitées. C’est probablement la raison pour laquelle il est séparé de son épouse, Jo Soo-jung (Yoon Se-ah) et qu’il est complètement inconscient des attentions de l’infirmière Mi-yeon (Lee Chung-ah). Seung-hoon est passionné de lecture, et plus particulièrement par les thrillers policiers, s’interrogeant sur les motivations des criminels. Seung-hoon va justement se retrouver confronter à un indice allant dans ce sens au sein de sa vie professionnelle, durant une coloscopie apparemment routinière. De là, les ennuis vont commencer pour le médecin.


Le mystère qui caractérise l’intrigue de « Bluebeard » n’est pas tant l’identité du tueur en série qui rôde dans l’univers proche du personnage central que le véritable état d’esprit de Seung-hoon. Est-il vraiment sur une piste, a t’il réellement levé un lièvre, est-il vraiment face à un tueur en série ? Est-il seulement un intello obsessionnel ou est-ce qu’il est un individu complètement fou ?


Lee Soo-yeon, le scénariste-réalisateur aurait pu livrer, avec la même histoire, un film d’horreur, où les frayeurs auraient probablement été au rendez-vous, mais sa démarche est différente, malgré le fait que chaque rencontre avec le principal protagoniste soit accompagnée d’une musique terrifiante et agrémentée de grands couloirs sombres. Une manière intéressante de représenter métaphoriquement le déséquilibre psychique du personnage. Et bien que certaines de ses rencontres semblent être purement fictives, il s’avérera que tout ce que raconte Seung-hoon n’est pas aussi faux qu’il n’y parait.


C’est bien entendu dans la dernière partie que l’ensemble du puzzle se met en place, orchestré en deux parties distinctes l’épilogue fait froid dans le dos, en venant remettre nos convictions du moment en péril. C’est astucieusement construit tout en étant inattendu. Je n’ai d’ailleurs pas de souvenir d’une torsion aussi vicieuse dans un scénario.


Du côté de la distribution, on retiendra la très bonne prestation de Cho Jin-woong en médecin à la dérive qui finit par se perdre dans sa folie, n’arrivant plus à distinguer le vrai du faux, le réel de l’imaginaire. L’acteur n’a pas hésité à perdre 18 kilos afin de se fondre dans son personnage. Kim Dae-myung offre un personnage ambigu, dont la curiosité apparaît rapidement comme malsaine et dont l’attitude est plus que suspecte. Lee Chung-ah incarne une infirmière qui semble être attirée par son « patron » tout en étant louche dans son comportement. Yoon Se-ah joue l’épouse déchue, rejetée, et est probablement à l’origine du naufrage psychique de son mari. On notera également la participation de Song Young-chang qui interprète un double personnage, dont la présence n’a que pour but de nous embrouiller, de nous orienter sur une fausse piste.


En conclusion, « Bluebeard » est un très bon thriller dont l’histoire est relativement originale avec une intrigue excessivement compliquée, laissant le spectateur à bout de souffle durant une bonne partie du métrage, en essayant d’intégrer toutes les contradictions apparentes. Bien que fortement orchestré comme un thriller psychologique, Lee Soo-yeon parvient à proposer un récit mystérieux. L’esthétique n’est pas pour autant délaissée et la photographie est soignée. Le rythme est plaisant et la distribution offre de très bonnes prestations avec des personnages à double, voire triple face. Un divertissement plaisant et soigné que l’on peut aisément recommander.


1 vue0 commentaire

Posts récents

Voir tout
bottom of page