THE ROYAL TAILOR (2014) ★★★★☆
- HWANG Min-hyo
- 30 avr. 2020
- 4 min de lecture

La rivalité entre deux tailleurs de la Cour. D’un côté un maître artisan qui a déjà servi sous trois rois et de l’autre un génie, qui tend à des créations modernes. Leur opposition de style va plonger la Cour dans la tragédie, le scandale et le drame…
« Sanguiwon » (상의원), ou « The Royal Tailor » pour la distribution internationale, est un film dramatique historique sud-coréen datant de 2014, réalisé par Lee Won-suk, à qui l’on doit également « How to Use Guys with Secret Tips » (2013). Les acteurs principaux sont Han Suk-kyu qu’on a pu voir dans « The Prison » (2017), Go Soo, qu’on a pu voir dans « The Tooth and the Nail » (2017), Park Shin-hye, qu’on a pu voir dans « Heart Blackened » (2017), Yoo Yeon-seok, qu’on a pu voir dans « Perfect Proposal » (2015), Ma Dong-seok, qu’on a pu voir dans « Kundo: Age of the Rampant » (2014), Shin So-yul, qu’on a pu voir dans « A Violent Prosecutor » (2015), et Lee Yu-bi, qu’on a pu voir dans « Twenty » (2015). Ce métrage est paru le 24 décembre 2014 en Corée.
L’histoire proposée par « The Royal Tailor » nous plonge une nouvelle fois dans l’époque Joseon. Jo Dol-seok (Han Suk-kyu) a conçu les vêtements pour trois générations de rois avant de devenir enfin le chef du Sanguiwon, soit le département responsable des tenues royales. Dol-seok est né roturier et a hâte d’améliorer son statut social après avoir servi la famille royale pendant trente années. Alors qu’un accident survient à l’une des tenues royales, il explique que malheureusement il ne pourra pas refaire le vêtement dans le laps de temps très court qui lui ait imposé. Soucieuse d’effacer la faute qui a été commise, la Reine cherche un autre tailleur.
Elle est présentée à Lee Gong-jin (Go Soo) un talentueux créateur dont les vêtements ont déjà charmé de nombreuses femmes de la capitale. Ce dernier a inventé de nouvelles formes et introduit de nombreuses couleurs. Son intervention permet à la Reine de sauver la face et Gong-jin est engagé dans le Sanguiwon et débute alors pour lui une carrière prospère. Il soutient à plusieurs reprise la Reine qui risque d’être détrônée car elle n’a pas d’enfants. La situation provoque la jalousie de Dol-seok envers le talent du jeune designer, dont il ne peut rivaliser avec la créativité des formes traditionnelles, et commence alors à comploter contre Gong-jin…
Le scénario concocté par Lee Byoung-hak nous offre un focus sur plusieurs personnages. Ma Dong-seok incarne un notable qui a ses entrées à la Cour du Roi. Il va permettre à Jo Dol-seok d’approcher la Reine et ainsi de l’aider à maintenir son statut à travers la confection de vêtements la mettant pleinement en valeur. Yoo Yeon-seok interprète le Roi. Ce dernier vit comme une frustration le fait que rien n’a été, au départ, prévu pour lui. Il n’a hérité du trône qu’en raison du décès de son frère aîné, héritier légitime. Park Shin-hye incarne la Reine. Celle-ci est également malheureuse dans son statut. Le Roi ne vient jamais la voir et elle est encore vierge. Son statut est en danger en raison de l’absence de descendance. Han Suk-kyu joue le tailleur royal en chef. Il est conformiste, traditionnel et n’aspire qu’à acquérir un titre de noblesse. Son égo est fortement ébranlé avec l’arrivée d’un jeune et talentueux concurrent. Enfin, Go Soo incarne un designer moderne, qui va inventer de nouvelles formes de vêtements en y associant des couleurs vives, qui rencontrent un vif succès auprès des femmes.
Le rythme, à la vue du sujet, est tout de même dynamique, le jeune tailleur est une sorte de tourbillon qui vient fortement perturber la quiétude de l’establishment. Le métrage s’ouvre sur une conférence de presse se déroulant de nos jours, où l’on présente une magnifique tenue dont la conception et la création sont attribuées à Jo Dol-seok. Le contenu du film nous démontrera qu’il n’en est rien. Le film se conclut par un panorama sur la conception de Gong-jin, la robe que la Reine portait lors de la cérémonie royale en présence des membres de la délégation chinoise, dans la vitrine d’un musée de nos jours. Cependant, comme cela a été suggéré dans la première séquence du métrage, elle est attribuée à tort à Jo Dol-seok.
Les valeurs de production présentées dans « The Royal Tailor » sont d’une superbe qualité. La photographie Kim Ji-yong est tout simplement somptueuse. Outre le décor, c’est bien évidemment les costumes qui sont d’une grande beauté. Le focus pointe les techniques de teinture, de découpe et d’assemblage. La bande originale est une nouvelle fois l’oeuvre de Mowg. Lee Sung-hyun de son vrai nom, est connu pour son travail sur de nombreux films comme « The Age of Shadows » (2016), « The King » (2017) ou encore « Warriors of the Dawn » (2017). Enfin l’édition délivrée par Nam Na-yeong offre un métrage de 127 minutes qui s’avère pleinement captivant de bout en bout. En date d’aujourd’hui, ce dernier avait édité plus de 60 films dont le célèbre « I Saw the Devil » (2010) et plus récemment « Jo Pil-ho: The Dawning Rage » (2019).
En conclusion, « The Royal Tailor » est un très bon film historique, disposant d’une histoire originale, d’une intrigue classique et d’un développement sémillant. Le rythme est soutenu, le récit est fluide et la narration est linéaire en dehors de l’introduction et de la conclusion du film. La photographie est somptueuse de par la qualité des décors et la beauté des costumes. La bande originale est plaisante et l’édition nous offre un métrage captivant. La distribution offre de très bonnes prestations. Un film qui s’avère être un enchantement pour les yeux. A découvrir…
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