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PORTRAIT OF A BEAUTY (2008) ★★★★★


Née dans une famille de peintres de renom à la Cour, une femme est obligée de remplacer son frère après qu’il se soit suicidé, afin de perpétuer le nom de la famille.

 

« Miindo » (미인도), ou « Portrait of a Beauty » pour la distribution internationale, est un film historique datant de 2008, réalisé par Jeon Yun-su, à qui l’on doit également « Le Grand Chef » (2007). Les acteurs principaux sont Kim Gyu-ri, qu’on a pu voir dans « Poongsan » (2011), Kim Young-ho, qu’on a pu voir dans « Confession » (2015), Kim Nam-gil, qu’on a pu voir dans « Memoir of a Murderer » (2017), et Choo Ja-hyun, qu’on a pu voir dans « Bloody Tie » (2006). Ce film est une adaptation du roman à succès Painter of the Wind de Lee Jung-myung. Ce métrage est paru le 13 novembre 2008 en Corée. Il s’est positionné à la huitième place du box-office avec 2.364.482 billets vendus.


L’histoire proposée par « Portrait of a Beauty » nous plonge une nouvelle fois dans l’époque Joseon. Shin Han-pyeong, un peintre de renom à la retraite, cherche à perpétuer le nom de sa famille auprès de la Cour. Dans ce but, il élève son fils dans cette voie, mais celui-ci se suicide par manque de talent. Le retraité pousse alors sa fille, Shin Yun-bok (Kim Gyu-ri) à se déguiser en garçon et ainsi à poursuivre la voie tracée par son illustre père. Après 10 années d’intense formation, Shin Yun-bok entre à la Cour sous un nom d’emprunt. Elle se retrouve sous la direction de Kim Hong-do (Kim Young-ho), à qui le Roi Jeongjo (Han Myeong-goo) fait entièrement confiance. Kim Hong-do prend rapidement conscience de l’énorme potentiel de Yun-bok ainsi que ses traits de jeune femme. Le maître de peinture envoie son jeune élève parcourir la campagne et les villages alentour afin qu’elle découvre le monde et exprime ainsi plus de créativité dans ses dessins. Pour l’accompagner, il charge Kang-mu (Kim Nam-gil), un jeune marchant récemment entré à son service, de veiller sur la jeune femme, que tous continuent à voir comme un garçon. Mais ce dernier découvre que Yun-bok est une fille et une romance prend son envol. Kim Hong-do, qui est secrètement amoureux de sa jeune élève ne l’entend pas de cette oreille, et les choses prennent rapidement une tournure dramatique…


Outch que de beauté dans ce film concentré dans 108 minutes, et ce, jusque dans le titre. La peinture et le dessin sont des thèmes parfaits pour proposer un ensemble de visuels époustouflants. Au cœur de cette histoire tragiquo-dramatique, il y a l’inspiration de Yun-bok. Elle se fait au hasard des situations et des personnes qu’elle rencontre. Son éclat vient essentiellement de la manière dont ce personnage interprète les choses dans leur contexte. Elle ne pense jamais à la façon dont les autres vont réagir à son travail. Elle ne se considère que comme une intermédiaire, et elle immortalise juste la réalité des choses. Mais cette vision de la peinture est mise à mal par rapport à celle de la cour royale, qui dirige tous les arts de cette période. Alors que les normes artistiques de l’époque privilégient la pureté, la moralité et la beauté naturelle, Yun-bok est de son côté intriguée par la vie quotidienne des gens ordinaires, allant jusqu’à l’obscénité.


Bien qu’étant clairement une histoire d’éveil sexuel, magnifiquement symbolisée par une scène où les personnages incarnés par Kim Min-sun et Kim Nam-gil font l’amour dans un décor somptueusement mis en lumière, « Portrait of a Beauty » installe également une atmosphère rebelle et sombre. À travers ses dessins, Yun-bok montre qu’elle est captivée par les émotions profondes, et plus particulièrement le bonheur. Pour comprendre son état d’esprit, il faut prendre en considération les antécédents du personnage à cet égard. La vie entière de Yun-bok est un mensonge, obligé par son père, afin de satisfaire son ego, d’apparaître aux yeux de tous comme un garçon. En tant qu’artiste, elle n’appartient pas à la cour royale, mais n’est finalement là que pour la servir. Son approche particulière lui donne une perspective nettement divergente des autres artistes qui voient les choses par le respect strict d’une éthique fortement imposée.


Les valeurs de production sont somptueuses. La photographie proposée par Park Hee-ju est magnifique avec une multitude de décors, des paysages somptueux, des scènes de rue, des endroits inattendus comme ce quartier des plaisirs où le personnage principal s’abandonne au voyeurisme, des costumes éclatants qui ne sont pas sans rappeler l’excellent « The Royal Tailor » (2014) de Lee Wonsuk. La bande originale signée Hwang Sang-jun est parfaite, amenant la bonne dose de romantisme, de sensualité et de gravité. C’est l’excellente Park Gok-ji qui a géré le montage de ce métrage, déjà à l’œuvre sur « A Frozen Flower » paru la même année que le présent film. « Portrait of a Beauty » a obtenu de nombreuses nominations dans différentes catégories et notamment à l’occasion des Grand Bell Awards et les Blue Dragon Film Awards de 2009.


Pour la petite histoire, on retiendra que Shin Yun-bok, plus connu sous le nom de plume de Hyewon, fut une véritable figure historique qui a produit une multitude de peintures thématiquement provocantes mais artistiquement excellentes au 18e siècle. Plusieurs spécialistes de l’histoire de l’art coréen ont critiqué les cinéastes pour avoir faussé les faits historiques concernant le peintre, qui pour eux était incontestablement un homme.


En conclusion, « Portrait of a Beauty » est un magnifique film historique disposant d’une histoire passionnante, d’une intrigue captivante et d’un développement soyeux et harmonieux. Le rythme court de modéré à lent ce qui convient parfaitement aux thèmes abordés, le récit est fluide et la narration est linéaire. La photographie est splendide avec de magnifiques décors et de somptueux paysages. Les représentations des demeures royales, des maisons plus modestes du peuple, et même des quartiers chauds sont remarquables, là où les costumes sont majoritairement majestueux. La bande musicale est parfaite, venant accompagner avec force les moments de tension et avec grâce les espaces romantiques du film. Le montage est excellent et conduit à un métrage de 108 minutes passionnantes. La distribution offre de superbes prestations. L’ensemble est profondément marquant par la beauté, l’érotisme et la finesse. À voir absolument !

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