JESTERS: THE GAME CHANGERS (2019) ★★★☆☆
- HWANG Min-hyo
- 27 juil. 2020
- 4 min de lecture

Un groupe d’artistes de rues, prestidigitateurs, manipulateurs, vit de petites arnaques lorsque le Premier ministre les engage pour redorer le blason du Roi qui veut laisser une trace positive dans l’histoire.
« Gwang-dae-deul: Pung-mun-jo-jak-dan » (광대들: 풍문조작단), ou « Jesters: The Game Changers » pour la distribution internationale, est une comédie historique datant de 2019, réalisée par Kim Joo-ho, à qui l’on doit également « The Grand Heist » (2012). Les acteurs principaux sont Cho Jin-woong, qu’on a pu voir dans « The Spy Gone North » (2018), Son Hyun-joo, qu’on a pu voir dans « Ordinary Person » (2016), Park Hee-soon, qu’on a pu voir dans « The Battle: Roar to Victory » (2018), Ko Chang-seok, qu’on a pu voir dans « Dark Figure of Crime » (2018), Kim Seul-gi, qu’on a pu voir dans « Fabricated City » (2017), Yoon Park, qu’on a pu voir dans « The Gifted Hands » (2013), Kim Min-suk, qu’on a pu voir dans « A Special Lady » (2016), et Choi Won-young, qu’on a pu voir dans « Looking for My Family » (2015). Ce métrage est paru le 21 août 2019 en Corée.

L’histoire proposée par « Jesters: The Game Changers » nous invite à suivre un groupe d’illusionnistes, dirigé par Deok-ho (Cho Jin-woong), qui met à profit son art afin de racketter des personnes financièrement aisées en répandant de fausses rumeurs. Dans cette équipe, on retrouve Pal-poong (Kim Min-suk), un acrobate très habile qui bouge comme le vent, Hong-chil (Ko Chang-seok), spécialiste des cordages invisibles, permettant de faire mouvoir toute sorte de chose dans l’espace, des personnes ou des marionnettes, Geun-deok (Kim Seul-gi), une ancienne chamane ayant perdu ses pouvoirs psychiques, elle peut jouer d’une multitude d’instruments et produire toutes sortes de sons, Jin-sang (Yoon Park), ancien peintre à la cour royale ayant démissionné pour vivre en dehors des contraintes. Il est capable de produire des répliques parfaitement réalistes.

Le roi Sejo (Park Hee-soon), voyant la maladie gagner du terrain et affecter sa santé, se sent lentement glisser vers l’au-delà. Ayant pris le pouvoir suite à un coup d’État et n’ayant pas une bonne réputation auprès de son peuple, aimerait laisser de lui une image d’un bon roi. Le Premier ministre (Jang Nam-yeol) va confier aux saltimbanques la mission de redorer l’image du roi en usant de leurs compétences particulières. Mais rapidement, Deok-ho et ses camarades vont se rendre compte qu’ils ne sont que des pions dans la stratégie du Premier ministre, visant à prendre le pouvoir. La fine équipe va devoir faire preuve d’ingéniosité et d’audace pour déjouer les plans machiavéliques des traîtres qui entourent le roi…

La plus grande force de « Jesters: The Game Changers » est probablement la richesse de son imagination. L’équipe de prestidigitateurs crée des situations impressionnantes qui dépeignent de manière très convaincante des phénomènes paranormaux, et cela, en utilisant des accessoires et des mécanismes de l’ère Joseon. Ces « miracles » incluent l’émergence d’un Bouddha géant, une brume de couleur arc-en-ciel, des fleurs qui tombent du ciel et la lèpre du roi qui guérit par enchantement. Tous sont basés sur les archives royales réelles de l’époque. Cette créativité rend ce film fortement plaisant et aurait pu en faire un film hors du commun. Malheureusement, les autres aspects du métrage ne sont pas à la hauteur. L’humour qui aurait dû être la plus-value du film finit par en devenir le point faible. Le gros souci, c’est de nombreuses séquences humoristiques ne sont pas drôles.

Le développement de l’intrigue est également quelque peu maladroit, ce qui donne l’impression, dans la dernière partie, que Kim Joo-ho, le réalisateur, se livre à un exercice de remplissage. Cette approche déroutante permet d’amener le métrage à 108 minutes. Dans une certaine mesure, « Jesters: The Game Changers » peut faire penser à « The Face Reader », avec une prémisse unique, des personnages bien distincts et une histoire originale basée sur des faits réels. Cependant, ce métrage ne possède ni la comédie, ni l’histoire captivante, ni les personnages attachants du film de Han Jae-rim paru en 2013. Probablement que la scène d’ouverture place la barre beaucoup trop haut pour que le reste du film reste sur le même niveau. Malheureusement, la très bonne distribution ne parvient pas à effacer les faiblesses du scénario.

En ce qui concerne les valeurs de productions, « Jesters: The Game Changers » est d’un niveau que l’on peut qualifier d’au-dessus de la moyenne. La photographie est très réussie, avec un beau travail au niveau des costumes et des décors. Les effets spéciaux signés Jung Do-an viennent parfaitement s’intégrer dans le récit et s’avèrent être les points forts du film. La bande originale confiée à l’incontournable Mowg vient souligner les moments forts de l’histoire, offrant des sonorités modernes, ce qui tranche avec l’aspect historique du récit. Enfin, le montage orchestré par Kim Sang-beom permet au métrage de garder un certain rythme.

En conclusion, « Jesters: The Game Changers » est un film historique correct disposant d’une histoire originale, d’une intrigue familière et d’un développement mal agencé. Le rythme est cohérent, mais se perd parfois par excès de cabotinage de certains personnages, le récit est fluide et la narration est linéaire dans sa plus grande majorité. La phototrophie est délicieuse avec des effets spéciaux maîtrisés et cohérents qui viennent bien s’insérer dans le contexte historique. La bande originale est plaisante et le montage est bien orchestré. La distribution offre de bonnes prestations, mais la multiplication des personnages ne permet pas vraiment à un acteur en particulier de sortir du lot. Bien que Cho Jin-woong soit un acteur de premier plan, la mise en scène de Kim Joo-ho et le scénario de Sin Dong-ik n’offrent pas la possibilité au comédien d’exprimer pleinement son potentiel, au contraire, le personnage s’éteint progressivement au fur et à mesure du développement. L’ensemble reste cependant suffisamment captivant pour faire de ce film un agréable divertissement.
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